Les sources de la civilisation médiévale !

La civilisation résulte de la fusion de 3 autres :

- La civilisation romaine.
- La civilisation germanique.
- La civilisation chrétienne.



a) Apports de la civilisation romaine :

- La langue de culture, la latin médiéval (médiolatin). Il a été le véhicule de la pensée européenne pendant un millénaire. C'est la langue de la culture, de l'administration, de la diplomatie, des commerçants. Les hommes ont, parfois à tort, mal considéré le latin médiéval qui est souvent impeccable, notamment chez les clercs..

- Une littérature, celle des écrivains latins de l'Antiquité. Le Moyen Âge a été très loin d'ignorer les écrivains de l'Antiquité qu'il connaissait parfaitement : Cicéron, Horace, Virgile, Tite-Live, Suéton, Ovide, Césard etc
La Renaissance a pour but de ressusciter l'Antiquité toute entière, le latin dans toute sa pureté (Ce qui n'était pas la volonté des hommes du Moyen Âge).
A l'époque médiévale, 2 oeuvres connaissent un grand succès. Ce sont les oeuvres de Cicéron, grand rhéteur dans ses discours et Virgile qui est concidéré comme le poète par excellence.
Exemple : Vers 830, Eginhard, un clerc de l'époque carolingienne, décide d'écrire la "Vita Caroli", la vie de Charlemagne et pour ce faire, il va s'inspirer de "La vie des 12 Césars" de Suétone.

- Le droit romain dont l'étude et l'enseignement vont connaîtres un nouvel éclat vers la fin du XIe siècle. On a découvert, à Bologne, un manuscrit de droit de Justinien (Empereur romain d'Orient du VIe siècle). Parmo les initiatives du code Justinien, on netera celle d'avoir créé une commission en vue de structurer le droit romain. Ce droit est donc supérier à toutes les oeuvres antérieures. Cette découverte est le point de départ de la diffusion du droit romain dans toute l'Europe : c'est la réception. Il s'agit d'un phénomène fondamental car, de nos jours, le droit romain est encore à la base de nos institutions judiciaires.

- Une idée politique : l'idée d'Empire. L'Empire est ressuscité par Charlemagne en l'an 800 et le sera une seconde fois en 962 par Othon Ier. Ce qui donnera naissance au Saint Empire Romain de la nation Germanique. (Je n'ai pas pu m'empêcher de le souligner )

- La villa romaine. En latin, ce mot désigne une grande propriété foncière. Au moment des invasions, les chefs germains ont occupé certaines des grandes villas. D'autres ont été pillées et détruites. On observe qu'un certain nombre de chefs germains ont adopté le mode de vie des grands propriétaires gallo-romains. Puis il y a un "trou" dans la documentation. On voit ressyrir brusquement la villa à l'époque carolingienne. Cette villa n'est-elle que le prolongement de l'ancienne ou bien est-ce, au contraire, quelque chose de nouveau ? Y a t'il ou non une continuité entre les IV-Ve siècles et les VIII-IXe siècles? Etant donné le manque d'informations, les historiens n'avaient pas la possibiliter de trancher définitivement. Il semblerait actuellement que la villa carolingienne ait été quelque chose de neuf.

- Les circonscriptions administratives. Elles vont subsister au-delà des invasions. Au Bas Empire, la plus caractéristique des circonscriptions est la civitas (La cité) qui désigne un territoire mais aussi un chef-lieu de ce territoire. C'est en quelque sorte la cellule de base du Bas Empire. Les civitas vont subsiter au Moyen Âge sous la forme de circonscription religieuses, les diocèses. Dans le courrant des IVe-Ve siècles, l'administration romaine s'effondre et seules les circonscriptions religieuses subsistent.

(Suite, les apports de la société germanique)

b) Les apports de la civilisation germanique :

La période qui suit les grandes invasions se caractérises par un renouvellement partie de l'anthroponymie et de la toponymie.



Anthroponymie : c'est la discipline qui étudie les noms des personnes. On observe des transformations importantes.
=> Chez les Romains (République et début de l'Empire), les aristocrates portaient 3 noms :
- Un prénom (Praenomen) propre à chaque individu (Une vingtaine de prénoms au choix). Exemple : Marcus.
- Un nom de famille, le gentilicium (Gens : famille au sens large qui, selon les légendes, remonte à un ancêtre commun). Exemple : Tullius.
- Le cognomen ou surnom qui correspond au nom d'une branche de la famille, de la gens. Exemple : Cicero.

Sous le Bas Empire, le système va se dégrader en raison de la crise sociale. On observe une disparition du prénom et du nom. Seul subsiste le surnom. On prend l'habitude de désigner les individus par 3 surnoms qui ne correspondent plus du tout à l'ancien système. (Ce système va survivre 1 ou 2 siècles pour finir par disparaître)

A partir des invasions, le système s'est modifié, les Germains ayant introduit leur propre système.
Les individus sont désignés par un seul prénom. Ce sont très souvent des prénoms d'origine germanique qui vont se répandre aussi chez les Gallo-Romains, par prestige du vainqueur.
Cela n'est cependant pas tout à fait vrai. Chez les Germains, les prénoms se répètent de génération en génération. Ce sont des prénoms qui ont une allure de noms de famille. Les noms de famille, eux, ne réapparaîtront qu'au XIe siècle pour l'aristocratie (Particule "de" + noms de lieux). Les roturiers devront attendre le XIIIe-XIVe et XVe siècles.



Toponymie :
Les Germains déposent leur "sédiment" toponymique. Ca concerne surtout les domaines ruraux. Les toponymes germains touchent également certaines circonscriptions administratives.
Vers le VIe siècle, on voit apparaître des suffixes en :
- heim (habitation de, demeure de) => Exemple : Hugenheim
- ingen, romanisé en ange (habitation de, domaine appartenant à) => Exemple : Matelange, Beringen. Ces toponymes sont extrêment nombreux au Luxembourg et en Lorraine actuels.
- zele (la demeure, la maison). => Exemple : Bruxelles, Ixelles, Stenokkerzeel.

Les Germains vont également enrichir les toponymes régionaux.
Exemple : Alémanie -> Allemagne (Allemanie primitive = Bade-Wurtemberg), Bourgogne, pays des Burgondes, Andalousie, pays des Vandales, Francia (vient de Franconie, région près du Rhin), pays des Francs.



Les migrations germaniques vont également coïncider avec de nouvelles techniques dans les domaines d'ofèvrerie et du travail des métaux (Armes en fer).

L'orfèvrerie : La civilisation mérovingienne est une civilisation d'orfèvrerie. Saint Eloi, contemporain du roi Dagobert, était un ancien orfèvre. Il a joué le rôle de ministre des finances du roi. En récompense, il s'est vu attribuer l'évêché de Noyons-Tournai. Il est, de nos jours, le saint patron des bijoutiers.
La technique la plus remarquable, d'origine barbare, est la tehcnique du cloisonné. Elle consiste à souder, sur une plaque, une série de cloisons de métal précieux dans lesquelles on va couler de la pâte de verre colorée ou insérer des pierres semi-précieuses. Elle permet de fabriquer de grands bijoux en utilisant un minimum de métal précieux. Elle est utilisée pour les boucles de ceintures, les pommeaux d'épées, les fourreaux et surtout les fibules. Les fibules sont des broches servant à maintenir le manteau. Elles étaient le symbole d'une certaine appartenance sociale.
Cette technique provient probablement de la Russie méridionale et est souvent appelée "Art des steppes".



La supériorité des barbares se place dans le domaine de la métallurige et surtout dans celui des armes. Les épées longues à double tranchant sont incroyables. Les Germains étaien parvenus à munir les tranchants de les tranchants de leurs épées de véritables aciers spéciaux qui ne seront pas égalés avant le XIXe siècle. Leurs épées réunissaient 2 qualités contradictoires :
-> Elles étaient souples, élastiques et donc solides.
-> Elles étaient très tranchantes.
On ne sait pas très bien comment ils y sont parvenus. La transmission de la technique se faisait de bouche à oreille et a donc disparu. Grâce à certains textes, à des analyses chimique, on est plus ou moins en mesure d'expliquer la fabrication des épées.
1. On commence par prendre deux longues barres de métal que l'on va souder les unes sur les autres.
2. On introduit des torsions pour donner la vertu véritable du ressort de la lame. C'est la clé de l'élasticité. Cette technique donne à la partie centrale de l'épée un aspect noiré, c'est le damassage.
3. Cette barre est l'âme de l'épée sur laquelle on va fixer par soudure les tranchants et la pointe. Ceux-ci sont très riches en azote, ce qui n'est pas le cas de l'âme. La richesse en azote provient de l'utilisation de matières organiques (Matières fécales, etc) qui enrichissent le métal et améliorent le tranchant.
Cette technique serait née entre le Danube et le Rhin, dans le secteur de Ratisbonne.
De cette technologie découle la supériorité militaires des Germains dans le domaine de l'armement.
Cette technologie va perdurer et aura des concéquences incalculables.
Ces épées demandent donc beaucoup de sicence pour être forgées. Elles sont considérés comme des objets de grand valeur, sont mystérieuses, presque magiques. Un mystique de l'épée, caractéristique de l'époque médiévale, va se développer.
Il y a un rapprochement à faire avec les sabres japonais, exu aussi de grande valeur militaire, symbolique, sociale et magique.
Les épées contenaient souvent des reliques dans leurs pommeaux, c'est pourquoi le chevalier embrassait le pommeau avant le combat. On y gravait aussi des inscriptions à caractère religieux.
La chanson de Roland date approximativement de l'an 1100, c'est à dire de l'époque de la première croisade.



Apport dans le domaine du droit :

- Les célèbres ordalies ou jugement de Dieu :
Ordalie vient de l'allemand Urteil, le jugement.
On fait appel à la divinité pour trancher le conflit. C'est une épreuve au cours de laquelle on admet que Dieu intervient pour faire éclater la vérité.
C'est l'accusé qui doit fournir la preuve de son innocence.
Ordalie unilatérale : Seul l'accusé intervient. Il s'agit, par exemple, de plonger sa main dans l'eau bouillante et d'en ressortir une pièce, de prendre en main un fer rouge.
On observait l'évolution de la plaie. Si elle se cicatrisait rapidement, l'accusé était innocenté. Il s'agit de preuves irrationnelles.
Ordalie bilatérale : Par exemple un duel entre l'accusé et l'accusateur. Il est évident que les nobles accusés par les paysans sortiront vainqueurs, un bâton entre les mains d'une personne qui n'a aucunes connaissances militaires face a un noble guerrier avec une épée... Je vous fait un dessein?

- La vengeance privée ou vendetta
Elle apparaît dans les premières lois franques, comme la Loi salique. C'est l'obligation pour une famille lésée de venger le préjudice, l'affront, le meurtre. C'est une obligation quasi religieuse. Les vengeances privées sont extrêment nombreuses au Haut Moyen Age mais, atténuées, elle vont se maintenir jusqu'au XVIe siècle.
Ces vengeances vont dégénérer en véritables guerres familiales et tuer des innocents. Certains souverains, comme Saint Louis, essayeront en vain de la supprimer.

- Une culture guerrière
Elle va remplacer la civilisation de l'empire romain. Dans l'empire romain, depuis l'édit de Caracalla (212), tous les hommes libres de l'empire étaient considérés comme des citoyens romains. Ils se trouvaient dans l'obligation d'assumer certains droits, certains devoirs. Ils devaient également payer l'impôt. La civilisation romaine était une civilisation de citoyenneté.
La civilisation médiévale, sous l'influence des barbares, est une civilisation de la guerre et de l'agression. Le sujet type du royaume franc est un guerrier, plus précisément un fantassin. Ce guerrier est placé au centre du système social et politique. Il jouit d'une autorité morale qui va influencer les structures sociales et mentales du Moyen Age.

-> Les chefs germains avaient l'habitude de s'entourer d'un groupe de guerriers libres. Ils combattaient en groupe. Ces habitudes préfigurent une institution caractéristique de la période médiévale, la vassalité.

-> Les Germains vont introduire la notion de royauté totalitaire qui va remplacer le concept romain de l'Etat. C'est une coception très abstraite, une autorité supérieure à tous les individus. Elle n'appartient à personne tout en appartenant à tout le monde. La res publica est même supérieure à l'Empereur.
Cette conception romaine va cèder la place à la royauté. C'est la royauté patrimoniale, héréditaire, totalitaire.
Patrimoniale : C'est un patrimoine privé qui appartient au roi et à son lignage.
Héréditaire : Comme un bien privé, l'Etat est transmissible aux enfants du roi. Conformément aux lois franques, l'état est divisible entre les enfants mâles. Exemple : le partage du territoire au traité de Verdun en 843.
Totalitaire : Le pouvoir du roi est total, despotique. Le roi franc n'est pas le magistrat suprême de l'état, c'est plutôt une sorte de chef de gang propriétaire de son royaume.

(Suite, les apports de la chrétienté)

c) Les apports de la Chrétienté :



- Les évêques sont l'incarnation même de l'Eglise et restent les maîtres des villes.
Au Moyen Age, et ce jusqu'aux XIe-XIIe siècles, le chef de l'Eglise est, pour la plupart des hommes, l'évêque.
Les évêques ont contribué à sauver la vie urbaine. La ville du Moyen Âge est, pour cette raison, avant tout une ville sanctuaire, caractérisée par ses églises.
Un évêque endosse des responsabilités spirituelles, morales et matérielles très lourdes. Les évêques du Moyen Âge sont généralement des personnages de grande envergure, issus de l'ancienne aristocratie gallo-romaine (Jusqu'au VIIe siècle). Après, les aristocraties romaines et barbares vont se mélanger.



- L'Eglise a sauvé du naufrage total les oeuvres de l'Antiquité. Elle va détenir un monopole de la culture écrite, de l'enseignement. C'est l'Eglise qu'il revient désormais, et pour longtemps, de transmettre le savoir. Cette culture ecclésiastique va attacher une importance considérable à l'étude des textes sacrés : la Bible, mais aussi les commentaires, les réflexions sur la Bible rédigées par ceux que l'on appelle les pères de l'Eglise, comme Saint Ambroise qui vécut au IVe siècle, Saint Augustin (IVe-Ve siècles). Les actes des conciles ou canons constituent d'autres textes sacrés.
On va également recopier dans les scriptoria (atelier d'écriture), de façon systématique, les oeuvres profanes de l'Antiquité. Ce travail a été particulièrement intensif a l'époque carolingienne (VIII-IXe siècles). Nous connaissons actuellement 8000 manuscrits de cette époque.



- L'Eglise a fourni, par son organisation simple et par sa structure, des cadres géographiques stables.
#L'évêché, le diocèse qui s'est généralement construit sur une ancienne cité romaine (civitas). C'est la circonscription la plus importante.
#L'archidiaconé à la tête duquel se trouve l'archidiacre. Cette division n'existe plu mais fut importante au Moyen Âge.
#Le doyenné ou concile rural. A sa tête se trouve le doyen.
#La paroisse, à la tête de laquelle se trouve un curé (celui qui a le cura animarum, le soin des âmes).

Les circonscriptions les plus importantes sont l'évêché et la paroisse. La paroisse a été, au Moyen Âge, le cadre de vie de beaucoup d'hommes, d'où l'expression "l'esprit de cloché". A partir du début du Moyen Âge, l'espace de l'ancienne Gaule et de la Germanie va être quadrillé par un véritable réseau de paroisses.



- La vie monastique ou monachism.
Elle va connaître un essor prodigieux pendant la période médiévale, soutenu par des réformes succesives.
Parmi les règles organisant la vie monastique (clergé régulier), celle qui a connu le plus de succès est la règle de Saint Benoît de Murcie (forme ancienne de la localité italienne de Norcia, en Ombrie). Saint Benoît est le fondateur et l'abbé du monastère du Mont Cassin, monastère clé de la chrétienté, situé dans le Latium, entre Rome et Naples.
Cette règle bénédictine a été rédigée par St Benoît vers 540.
La place du monastère dans la vie religeuse, culturelle mais aussi sociale et politique est très importante
Les monastères sont extrêment riches et vont le devenir de plus en plus.



- Introduction de certains traits de mentalité.
L'Eglise va introduire des préoccupations élevées.
Exemple : idée de la charité, du secours des pauvres, de l'aumône.
Elle va également introduire le pèlerinage, lié au culte des saints et de leurs reliques.
Cette notion de pèlerinage va amener la notion de croisade, version brutale de celui-ci.
Cette notion de croisade est également étroitement liée à la charité chrétienne qui consiste, dans ce cas précis, à la libération des populations chrétiennes sous domination musulmane.



- L'Eglise va tenter d'imposer aux nobles une discipline, des devoirs, une certaine morale. Elle va essayer de christianiser les guerriers.
L'Eglise va lutter contre le désordre et la vengeance privée. Pour ce faire, elle va christianiser les guerriers et tenter, vers l'an 1000, de mettre en place un système, la Paix de Dieu. Il s'agit de l'interdiction des hostilités pendant certaines périodes de l'année et de s'attaquer à certaines personnes, les faibles, et à certains lieux, en particulier les églises.
On observe donc que l'Eglise s'est efforcée de combattre tous les excès de la classe dominante. Dans une certaine mesure, elle a limité la puissance de l'aristocratie. En revanche, l'Eglise a aussi servi, indirectement, la classe aristocratique en prêchant la résignation aux classes dominées. Dans la Bible, on apprend que la vie est une série d'épreuves voulues par Dieu qui annonce la récompense, la vie éternelle.
Cette idée de salut éternel joue un rôle important dans la vie au Moyen Âge.



- L'Eglise s'est emparée du temps et en particulier du calendrier, désormais scandé par des fêtes chrétiennes.



- L'Eglise a également maintenu l'idée de l'unité de l'Occident. Elle a donc joué un rôle considérable dans l'élaboration de la notion d'Europe occidentale. La romanité a été remplacée par la chrétienté. On retrouve ici l'idée d'Henri Pirenne, à savoir le déplacement de l'axe du monde vers le Nord. Cette idée de l'occident va connaître une matérialisation de l'empire de Charlemagne vers l'an 800.

(Suite, conclusion)

Bilan :

De la fusion des différents éléments va naître une nouvelle civilisation, fondée surtout sur l'économie agraire. En effet, 95% de la population médiévale travaille dans l'agriculture. Cette économie connaît une croissance, des rendemets médiocres. La faim fait partie de la vie quotidienne. Dans l'esprit des hommes de la terre, les saisons scandent la vie économique.
Du point de vue politique, le Moyen Âge est le règne de la seigneurie et en particulier de la seigneurie banale. Il correspond à la pulvérisation des pouvoirs. Certains ensembles à caractères artificiels se créeront au fil du temps. Par exemple, les comtés, les duchés, les royaumes. Il n'existe pas de frontières précises.
On peut dire qu'après la décomposition de l'empire carolingien (IXe siècle), il n'y a plus d'états en Europe occidentale. L'Occident ressemble de plus en plus à une juxtaposition de petits pays clairsemés entre lesquels les communications sont très difficiles.
Exemple : Le pays de Herve ressemble encore à ces états médiévaux, comprenant un certain nombre de familles.
Il existe tout de même un commerce interrégional et international, mais il ne correspond pas au caractère dominant de l'économie. L'économie a surtout un caractère agraire. Le pouvoir politique est entre les mains des guerriers. Il est fondé sur l'importance de la famille, du lignage. Le pouvoir se transmet héréditairement.
Mais l'hérédité se combine avec des liens prsonnels, en dehors de la famille. Ce sont les liens féodo-vassaliques. Ce pouvoir est également lié à la détention de la richesse foncière. Les seigneurs sont des domini terrae.
Il existe donc des rapports étroits, structurels entre le pouvoir politique, la puissance économique, la force militaire et la solidarité familiale.
Du point de vue mentalités, la civilisation médiévale est fascinée par la toute puissance de Dieu, matérialisée sur terre par l'Eglise et les églises (Cathédrales, collégiales avec leurs chanoines, abbayes avec leurs moines, églises paroissiales surmontées d'un clocher, centre de la vie villageoise).
Cette société est également pénétrée de sacré, de merveilleux. L'atmosphère est miraculeuse.
La société est également impressionnée par les images de l'au-delà.
Dans beaucoup de ces aspects, la société médiévale est une société primitive, infantile. Le Moyen Âge est l'enfance de l'Europe
C'est dans cette atmosphère que naît, aux alentours de 1025, la théorie des 3 ordres, la tri fonctionnalité.
C'est d'abord une idée d'intellectuels (clercs). Ces clercs sont des dignitaires ecclésiastiques importants, ce sont des évêques. Le premier se nomme Gérar de Cambrai, le second Adalbéron de Laon.
Ce sont des évêques qui vivent dans la tradition carolingienne. Ils vont réfléchir sur les problèmes de la société. Sous leur plume, la même idée apparaît simultanément : la société comporte 3 fonctions.


1) Les oratores (Orare, prier).
C'est l'ordre des hommes de prière. Il comprend tous les membres de l'Eglise, les clercs et les moines à la tête desquels se trouvent les évêques. Le but de ces gens est de prier pour attirer sur la terre la clémence divine.


2) Les bellatores (Bella, la guerre => Les guerriers).
Font partie de cet ordre : l'empereur, les rois, les princes, les seigneurs et les chevaliers.
La fonction de cet ordre est de combattre pour protéger la société.


3) Les laboratores (Laborare).
Au Moyen Âge, laborare ne signifie pas travailler, mais travailler le sol, ce qui a donné labourer. Le travail par excellence est le travail de labour.
Le but, la fonction des laboureurs est de cultiver le sol pour nourrir toute la société.



On pourrait comparer cette vision à celle de Marx et de Hegel au XIXe siècle.
Cependant, ce ne sont pas des classes sociales.
Chez les oratores, on trouve, par exemple, aussi bien les évêques, qui vivent dans l'opulence, que les curés de village qui croupissent dans la misère. Chez les bellatores, on trouve les riches nobles et les pauvres chevaliers solitaires sans terres avec une armure et une épée rouillée. Chez les laboratores, on trouve les serfs et les riches agriculteurs indépendants.
Ce sont donc des ordres. Cela veut dire que la répartition des hommes a été ordonnée par Dieu.
Cette vision de la société a connu un énorme succès à l'époque médiévale et à l'époque moderne, jusqu'à la fin de l'ancien régime.

OLALA: ça te prend combien de tems pour écrir tout ça .

Bon, j'ai enfin eu le courrage de lire et j'ai ENCORE appris quelque chose. Merci mon cher Sieg

Hier... J'ai commencé à 18h et j'ai fini a +-22h.. Don...

22-18 = 4 => Ca m'a pris 4h

C'est encore bien intéressant comme exposé, merci !
En tout cas, vu le temps que tu y passes, j'espère que ça t'apporte un peu a toi aussi. En tout cas, on peut pas nier que tu t'investis dans le clan.

Ca me fait réviser pour les exams

Ah bon, et ça marche ?

Euh, y'a quelqu'un pour mettre une section mathématiques et physique chimie dans le fofo ? parce que j'ai des DS qu'arrive et j'ai comme qui dirais... la flemme ....
(et hop, un peu de flood pour la route !)

Très très intérrésant encore merci mon Sieg!

Amicalement.

Sir Von Strauss.